tag:blogger.com,1999:blog-77013864683752208972024-03-13T05:03:39.049+01:00Memory of timeMarc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.comBlogger94125tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-82293777183555143992020-11-21T11:47:00.000+01:002020-11-21T11:47:03.845+01:0052 SEMAINES À BRUXELLES – cinquante-deuxième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Tour
et Taxi, 2015</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b>INVITATION
AU REPOS</b></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b> </b></span></p><span style="font-size: large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHdorEzgChJl7NAht4PG982uSM1Gi0IpVjsLYx8lGgD5j_agLPkT7NLzU-jY11HSmFuMJVyDvHGkLbRqGiLJMp-YWnRJLSdlKuK4CO5w_4VpDk1olffP3MFIXwoOHx9ve7FUB9WIX6OHFU/s1200/2015_4914.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHdorEzgChJl7NAht4PG982uSM1Gi0IpVjsLYx8lGgD5j_agLPkT7NLzU-jY11HSmFuMJVyDvHGkLbRqGiLJMp-YWnRJLSdlKuK4CO5w_4VpDk1olffP3MFIXwoOHx9ve7FUB9WIX6OHFU/s16000/2015_4914.jpg" /></a></div><br /><span style="font-size: large;"></span>
<p></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Après ce long périple
bruxellois, après toutes ces heures de marche dans les rues de la
ville, durant lesquelles vous m'avez fidèlement accompagné, voici
venu le moment du repos. Dans l'ancienne gare de marchandises de Tour
et Taxi, récemment reconvertie, vous trouverez de ces fauteuils et
canapés aux capitons accueillants qui n'attendent que d'envelopper
nos corps las. Asseyons-nous, et laissons-nous aller à la rêverie.</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Que retenir de cette
année de pérégrinations urbaines et de la collecte de
photographies qu'elle suscita ? Que la ville – Bruxelles, ou
toute autre de quelque importance – est comme un inépuisable
réservoir d'images qui s'offrent pour qui sait les voir. À tout
instant elles surgissent, se multiplient, se métamorphosent, puis
disparaissent. Souvent, elles n'ont pas de témoins. Le passant
ordinaire, absorbé dans ses soucis du jour, ne les voit pas. Il ne
les voit pas car elles ne lui sont d'aucune aide. Il faut l'œil du
photographe pour les apercevoir.</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Nous n'entrons en
relation avec les choses qu'à la mesure et selon la nature de
l'intérêt que nous leur portons. L'agitation de la ville s'éprouve
communément comme un vaste et mouvant chaos dans lequel les
événements ne prennent sens qu'isolés de ce contexte qui tend à
les ignorer ou à les nier. Là s'impose la tâche majeure de la
photographie. C'est notre attitude envers le monde qui manifeste la
signification des choses, de leur présence et de leurs interactions.
C'est parce que nous nous sommes ouverts à leur pur paraître que
nous avons pu les voir comme porteuses de sens et dignes d'intérêt.
Il nous a fallu, à chaque fois, rompre avec la quotidienneté du
regard ordinaire, qui arase tout relief et signifiance, pour éprouver
cet étonnement virginal par lequel les choses se révèlent enfin
telles qu'elles sont en elles-mêmes.</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Et comme la fatigue
alourdissait nos jambes, ces fauteuils disposés çà et là dans la
gare de Tour et Taxi, échouage de nos interminables maraudes, nous
attirent vers eux d'un ton bienveillant. Ils invitent au repos en
offrant généreusement leur galbe rembourré. Mais je n'oublie pas
encore que je suis photographe. Avant de m'asseoir, je n'ai pu
laisser de m'étonner de leur présence incongrue dans ce lieu
improbable, et n'ai pu rester sourd au cri strident du rouge écarlate
de l'un d'eux réclamant mon séant. Le désir d'image était plus
fort.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-75356227833390450672020-11-14T09:21:00.003+01:002020-11-14T09:21:45.479+01:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Cinquante et unième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Belgian
Pride Parade 2017</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b>BICHROMATISME</b></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b> </b></span></p><span style="font-size: large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Clb7BUKtaOkeSikFCx-y2mN1G1aAHsT1VkOKte7VwFEa3Y6MF1u0b9WPIQkO5rp20V9nyg9lAkvxYzE9ZdAqk54mwjhUzRgjV8rbSxzZpaYgoTJ46ZAy-whAalT6hvXWXA-WMg6ajiAB/s1200/2017_1974.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Clb7BUKtaOkeSikFCx-y2mN1G1aAHsT1VkOKte7VwFEa3Y6MF1u0b9WPIQkO5rp20V9nyg9lAkvxYzE9ZdAqk54mwjhUzRgjV8rbSxzZpaYgoTJ46ZAy-whAalT6hvXWXA-WMg6ajiAB/s16000/2017_1974.jpg" /></a></div><br /><span style="font-size: large;"><br /></span>
<p></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Un
des paradoxes de la photographie couleur est de nous avoir appris que
l'image n'a jamais autant de force que la palette des couleurs mise
en œuvre est la plus limitée possible. La sobriété des moyens est
une vertu ; la bigarrure chromatique du coloriage.</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Rencontrer
un visage souriant, c'est faire l'expérience de la chaleur humaine ;
les tons chauds lui conviennent. Comme ici : une carnation un
peu hâlée (maquillée?) et des cheveux (teints?) qui lui répondent.
Il se crée par là une proximité, de la complicité, l'envie
d'embrasser. Dans l'opposition à son environnement, cette impression
se renforce encore ; ici, avec les accessoires vestimentaires
unis dans la couleur bleu clair. Le bleu, ton complémentaire à
celui du visage, évoque le froid, l'indifférence et l'éloignement.
Mais, par cela même, met tout aussitôt ce visage en valeur :
on ne voit plus que lui.</span></p><span style="font-size: large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Deux
couleurs seulement suscitent toute la résonance émotionnelle avec
laquelle nous appréhendons cette photo. Ce n'est pas une image
monochrome, mais à peine plus : du <i>bichromatisme.</i><span style="font-style: normal;">
Toute sa force est là, dans l'économie des moyens. Je prie tous
ceux qui estiment que la photographie couleur n'est que coloriage de
bien vouloir considérer cette photo : qu'éveillerait-elle en
nous si elle était en noir et blanc ?</span></span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-54341030740080690972020-11-07T10:59:00.001+01:002020-11-07T10:59:34.285+01:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Cinquantième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Zinneke
Parade 2018</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>LE
SIPHOPHONE</b></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b> </b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: x-large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheRwSvsIvhdHompqzUv6ICKu5laP4kCZL7Y7XK45bLFtyYGgR7qND0a98BTToB9bHbQ6hpG-y6XcaWdcp7iqtucQcdYHy0YM6_mAPSZzvkvOMX5dC8-GHldILbl65TvWPi-E1vHSXNCpIT/s1200/2018_1640.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheRwSvsIvhdHompqzUv6ICKu5laP4kCZL7Y7XK45bLFtyYGgR7qND0a98BTToB9bHbQ6hpG-y6XcaWdcp7iqtucQcdYHy0YM6_mAPSZzvkvOMX5dC8-GHldILbl65TvWPi-E1vHSXNCpIT/s16000/2018_1640.jpg" /></a></span></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span><p style="margin-bottom: 0cm;">
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">S'il fallait trouver
une image symbolisant la Belgique en ce qu'elle a de plus génial et
de plus pittoresque à la fois, pourquoi pas cette photo ?</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Car il n'y a qu'en
Belgique qu'une telle image pouvait être saisie. Elle associe son
génie inventeur, celui d'Adolphe Sax en l'occurrence, avec
l'inévitable et typique boisson nationale. On sait que les cuivres
sont des instruments que l'on peut jouer bouchés à l'aide d'une
sourdine ; on ignore par contre qu'en Belgique on bouche aussi
les saxophones avec une canette de bière.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Et puisque la forme de
l'instrument évoque irrésistiblement l'idée de siphonner de la
bière, je propose de nommer cette combinaison un <i>siphophone.</i></span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-32013098561961281962020-10-31T10:16:00.002+01:002020-11-07T10:56:21.729+01:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-neuvième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Boulevard
Pachéco, 2019</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>L'IMPACT</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzpdVwm-TofzL8WJRdNCel3H9tvjWf-n0od458GhmneyjU3EIu_3gLFfx3oR5QyeWZla_IAXkIVSEhy5RWA8eO4Y_NHfW45ddbB1nCZmQgYpuQrVN0KSpvmbQJd57HVeQkWvQpw0BigEef/s1200/2019_0123.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzpdVwm-TofzL8WJRdNCel3H9tvjWf-n0od458GhmneyjU3EIu_3gLFfx3oR5QyeWZla_IAXkIVSEhy5RWA8eO4Y_NHfW45ddbB1nCZmQgYpuQrVN0KSpvmbQJd57HVeQkWvQpw0BigEef/s16000/2019_0123.jpg" /></a></div><br /><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">La
ville moderne a troqué la pierre contre le verre. Elle a ainsi rendu
à la lumière une liberté qu'elle lui avait jusqu'ici obstinément
refusée. Les murs se sont faits vastes fenêtres dans lesquelles
jouent la transparence, les reflets et les scintillements, rendant la
ville étincelante. Finie l'intransigeante opacité des murs gris ;
voilà l'impudique transparence des parois de verre.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Mais
cette conquête s'est faite au prix d'une sournoise fragilité. Ce
que l'on croyait encore en mesure de nous protéger ne résiste que
médiocrement à la pierre qu'un bras vandale aura lancée de toute
force. L'impact est grossier mais il déploie une myriade de fêlures
qui fuient en éventail, offrant à la lumière de ce jour gris
l'aubaine de s'affirmer quand même. L'impact aura ennobli le verre
trop lisse.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Un
graffiti au jaune provocant finit de déchoir la paroi meurtrie, et
dans cet accouplement inattendu du choc et du graphe, laissant se
deviner la silhouette des bâtisses proches, se révèle une
allégorie que le photographe se devait de fixer. La valeur d'une
photo n'a pas de morale.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-57167035786274529192020-10-24T15:56:00.000+02:002020-10-24T15:56:41.833+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-huitième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Rue
de la Régence, 2019</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>DÉCEPTION</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizNrnwzhgFzo0K_1rvX8bc7cSuB6d5AzdV2bvStuINSAG5U6QarRCySpFyIPl0IrqoFThFKkMgG2ylUh_tBZuLa-_K51y_YDsrHiU0B13OeCQcPO8mnsn42MBCXfFf4fs6LZo270rFOged/s1200/2019_0732.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizNrnwzhgFzo0K_1rvX8bc7cSuB6d5AzdV2bvStuINSAG5U6QarRCySpFyIPl0IrqoFThFKkMgG2ylUh_tBZuLa-_K51y_YDsrHiU0B13OeCQcPO8mnsn42MBCXfFf4fs6LZo270rFOged/s16000/2019_0732.jpg" /></a></div><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Bras
ballants, il semble contempler les façades de la Cour de comptes que
réfléchissent les portes vitrées des Musées royaux des
Beaux-Arts. Le musée est fermé.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Il
ne jouira pas de la douceur du trait de Memling ; il ne se
laissera pas aller à la fascination devant l'univers fantastique de
Jérôme Bosch. Il ne participera pas aux scènes vivantes et
populaires de Brueghel l'Ancien. Les carnations opulentes de Rubens
ne s'offriront pas à ses délices, pas plus que le dessin nerveux de
Jordaens ne l'émerveillera. L'élégance des portraits de Van Dijck
se soustraient à son admiration.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Et
toute sa déception se lit dans son attitude désemparée, dans cette
<i>gesture</i><span style="font-style: normal;"> de la frustration –
c'est un rendez-vous manqué. Son attitude corporelle le trahit et le
photographe qui passait par là n'aura pas manqué de la saisir
subrepticement. Mieux que par un entretien en tête-à-tête, la
photographie tire des aveux à l'insu de ceux-là mêmes qu'elle
surprend.</span></span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-31700367663166550532020-10-17T12:55:00.000+02:002020-10-17T12:55:08.444+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-septième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Grand
Place, 1983</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>VADE
RETRO</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBiJkV9W0b054PVrtwBuV_DAz4aVKjkE-5WD6_lDtvRzDVCRkOH723_qZ9485OYjMmdDtaH_13tw3NoYmxj8kBU5hZjGRxWudQcOi4SbOlhx76l3iVVSe2JitYOy5YQeJR_7LQwRQvPH9g/s1200/1983_0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="873" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBiJkV9W0b054PVrtwBuV_DAz4aVKjkE-5WD6_lDtvRzDVCRkOH723_qZ9485OYjMmdDtaH_13tw3NoYmxj8kBU5hZjGRxWudQcOi4SbOlhx76l3iVVSe2JitYOy5YQeJR_7LQwRQvPH9g/s16000/1983_0003.jpg" /></a></div><br /><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">« <i>Vade retro monstrum
diabolicum, opus maleficus, uter mali ! </i>», s'écrie
Saint Michel posté au sommet de la tour de l'hôtel de ville.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Le voilà fièrement dressé, l'épée
au clair, hardi et un peu crâne quand même, prêt à en découdre
avec le hideux cigare volant, décidé à le percer s'il s'approche
trop, et déjà satisfait de le voir s'affaler, flasque et inerte,
sur les toits et les rues de la ville.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">On prête aux héros et aux saints
un courage extraordinaire quand ils font face à des dangers non
moins extraordinaires, mais aussi imaginaires le plus souvent. Saint
Michel fut dressé au sommet du beffroi afin de célébrer sa
victoire sur le Malin et ainsi protéger la ville. Pouvait-on alors
imaginer qu'il dût un jour se dresser devant une des ces créations
fantastiques et inquiétantes issues de l'imagination et de la
technique humaines ? Saint Michel nous apprend à nous défier
aussi des hommes et de leurs entreprises hasardeuses.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-2496089048131576662020-10-10T11:16:00.001+02:002020-10-10T11:16:38.976+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES — Quarante-sixième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Rue
Vautier, 2011</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>LA
CAVERNE</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwRvbRTr7LYPfzfzzwNYHhaG8abUVMGn8DFYHSrg56_0bU3RGRJwEnIndUzO2Cy3O0tT2-qUASR3v-z2Msu2KOp8YnO9xcqNHXYXwN1-7S3CfPwUfqmcUID7bHq1Ou-6xzr8f5roIge_TY/s1200/2011_5546.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwRvbRTr7LYPfzfzzwNYHhaG8abUVMGn8DFYHSrg56_0bU3RGRJwEnIndUzO2Cy3O0tT2-qUASR3v-z2Msu2KOp8YnO9xcqNHXYXwN1-7S3CfPwUfqmcUID7bHq1Ou-6xzr8f5roIge_TY/s16000/2011_5546.jpg" /></a></div><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Le
livre VII de <i>La République</i><span style="font-style: normal;">
de Platon s'ouvre par la description d'une étrange scène que l'on a
coutume d'appeler le « mythe de la caverne ». Je ne sais
si ce texte constitue un mythe à proprement parler, mais il est
certainement devenu un texte mythique de la philosophie. D'aucuns le
considèrent comme fondateur de l'idéalisme.</span></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Le thème en est bien connu :
des hommes enchaînés dans l'obscurité d'une caverne ne peuvent
percevoir, sur la paroi qui leur fait face, que l'ombre des objets
qui passent devant une source de lumière disposée à l'entrée de
la caverne. Une sorte de vaste lanterne magique en quelque sorte.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><span style="font-style: normal;">Ce
spectacle étrange qui se déploie devant les yeux de ces malheureux
prisonniers est représenté par cette photographie. Les ombres qui
se détachent sur le mur ne sont pas les objets réels – les
« idées » – qu'elles représentent. Pourtant, sans
eux, pas d'ombre portée. Tout ne serait-il donc qu'illusion dans
cette photo ? Non, car il s'y trouve une réalité directement
représentée, essentielle, de même nature que celle des objets
projetant leur ombre. Cette réalité immédiate est celle du </span><i>mur</i><span style="font-style: normal;">
sur lequel les ombres se projettent et sans lequel elles ne
pourraient être perçues.</span></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">À cela, Platon n'a pas pensé.
Première fissure dans l'édifice platonicien. Et notre philosophe a
oublié autre chose encore. Pour décrire une telle scène, il faut
un regard qui la perçoive. Regard lui aussi non moins réel que les
objets originaux. Ce regard est ici, en l'occurrence, celui du
photographe. Et nous voilà projeté auprès de Descartes : je
photographie, donc je suis. Deuxième fissure dans l'édifice
platonicien.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: x-large;"><span style="font-style: normal;">En
1884 Nietzsche écrivait : « La photographie est une
preuve suffisante contre la forme la plus grossière de l'
</span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-size: x-large;">“idéalisme” ».
Ou la photographie élevée au titre d'argument philosophiq</span>ue.</span></span></span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-23706105682778084652020-10-03T11:26:00.001+02:002020-10-03T11:28:54.324+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-cinquième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">Vue
prise de l'avenue Fonsny, 2018</span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span></span>
</p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;"><b>TOUR
DES BRUMES</b></span></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;"><b> </b></span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: helvetica;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic-x9YoNPdhInLQ2FwtiHVHqOxvgPyzBVXwoMfQjUwMS1xIiWigooRPtxeNwHufagP_5SzgH0VhIA5agYQCUisErg_vaNkDZiDyMyo3ZPdwgAE3hyulPrKSdrPEJYV89EGfs0xsPY4gtzH/s1200/2018_5317.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic-x9YoNPdhInLQ2FwtiHVHqOxvgPyzBVXwoMfQjUwMS1xIiWigooRPtxeNwHufagP_5SzgH0VhIA5agYQCUisErg_vaNkDZiDyMyo3ZPdwgAE3hyulPrKSdrPEJYV89EGfs0xsPY4gtzH/s16000/2018_5317.jpg" /></a></span></div><span style="font-family: helvetica;"><br /><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</span><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">La Tour du Midi est
plantée telle un pieu fiché au cœur du tissu urbain qu'elle domine
de ses 148 mètres. La gare du Midi lui sert de socle. Pur produit de
la gabegie urbanistique qui caractérise Bruxelles, elle en est
néanmoins devenue comme un repère qui en jalonne le paysage, et
marque l'extension méridionale du <i>skyline</i> bruxellois.</span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">J'ai des dizaines de
photos de cette tour, prises de divers points de vue, saisies à de
nombreux moments étalés sur quarante années, sous autant de
lumières différentes qu'il y a eu de jours où je l'ai
photographiée. Je pourrais en faire tout un portfolio, un livre
presque. Et je n'ai pas fini...</span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">C'est son incongruité
dans cette partie sud de Bruxelles qui frappe, comme un totem d'acier
et de verre planté au centre d'un village qui feint de l'ignorer,
comme un corps étranger que l'on tolère sans chercher à
l'extraire. Elle abrite l'administration fédérale des pensions ;
aussi l'appelle-t-on « la tour des pensions ».</span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">Sa hauteur semble
jauger l'ampleur de sa tâche, en toiser tout le vertigineux. Elle se
perd dans la brume de l'hiver comme notre fin de vie paraît
s'estomper dans l'indécision d'un brouillard toujours plus épais,
toujours plus obscur.</span></span></p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span></span>
</p><span style="font-family: helvetica;"><span style="font-size: x-large;">
</span></span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: helvetica;"><span face="Calibri, sans-serif" style="font-size: x-large;">Écrit le jour des
morts 2019.</span></span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-48230919435984984002020-09-26T10:49:00.000+02:002020-09-26T10:49:11.217+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-quatrième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Place
Rogier, 2018</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>LES
EXISTENCES MORCELÉES</b></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b> </b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikEwSiHRmyCmExJ77Ok64Zn9SLH05O_h1XTgVTBfai34dVzuW5TV2GML0GP7tVMwstvFdOix3XToS2EVzbY_wHhyphenhyphenJzoVbteGFMk6BFiXnjoppCjyvia3q6o2orzPSB46czIznuAjX-NOiv/s1200/2018_3714.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikEwSiHRmyCmExJ77Ok64Zn9SLH05O_h1XTgVTBfai34dVzuW5TV2GML0GP7tVMwstvFdOix3XToS2EVzbY_wHhyphenhyphenJzoVbteGFMk6BFiXnjoppCjyvia3q6o2orzPSB46czIznuAjX-NOiv/s16000/2018_3714.jpg" /></a></div><br /><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">La
vie urbaine est faite de solitudes juxtaposées. Dans les rues de la
ville nous côtoyons nos semblables sans les connaître, sans même
éprouver le désir de les connaître. Tout au plus rassemble-t-on
autour de soi les membres de la cellule familiale, quelques collègues
de travail, quelques rencontres fortuites et passagères. Une
population urbaine est un magma fait de molécules inertes.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Cette
photo suggère cette réalité. Deux hommes assis dans une aubette
attendent et discutent. Le verre de la paroi a éclaté (défaut ?
accident ? vandalisme ?) morcelant l'image et rendant ces
deux existences comme morcelées elles-mêmes. Une image qui rappelle
la réalité urbaine, faite d'éclats juxtaposés, indépendants,
mais qui constituent pourtant encore un tout qui ne se désagrège
pas. Une existence urbaine est l'éclat d'une vitre à la
transparence déchue.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-46709227047926690102020-09-19T14:31:00.000+02:002020-09-19T14:31:38.404+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES - Quarante-troisième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Zinneke
Parade 2012</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>CONVERSATION
SECRÈTE</b></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b> <br /></b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: x-large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsPG1pPbovHwHK1-NRLfJbWbeqKmJG2PVg7rocPr_I5IlHyEiM_Qx7U_42bsK3HmNClG6ryzHf1ogq2m0lH2CJBtFe8HoHIYZUTl4P4oPqZZhHgOgBFruIppbbEJXlIhVv4hivxSdpPx3b/s1200/2012_3079.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsPG1pPbovHwHK1-NRLfJbWbeqKmJG2PVg7rocPr_I5IlHyEiM_Qx7U_42bsK3HmNClG6ryzHf1ogq2m0lH2CJBtFe8HoHIYZUTl4P4oPqZZhHgOgBFruIppbbEJXlIhVv4hivxSdpPx3b/s16000/2012_3079.jpg" /></a></span></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">La photographie de rue
est aujourd'hui un genre en péril. Je le crois même en voie
d'extinction, comme mille de ces activités, loisirs ou métiers
traditionnels que les bouleversements apportés par de successives
révolutions industrielles, technologiques et sociales, auront rendus
obsolètes, caduques, « dépassés », <i>ringards.</i></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Quand je passe en revue
des clichés que j'ai réalisés quelques vingt ou trente ans
auparavant, quelle richesse d'attitudes, de mimiques, de gestes, de
situations ne s'offraient-ils pas au photographe ? Photographier
la présence humaine dans une grande ville était une quête
passionnante et fructueuse. Mais aujourd'hui, quel appauvrissement !
Qui n'a pas son nez dans son téléphone ? Qui ne le porte-t-il
pas à l'oreille ? Tous sont uniment hypnotisés par l'écran,
ou absorbés dans d'incompréhensibles soliloques, et paraissent
comme indifférents dans un environnement qui leur est arbitrairement
devenu inexistant.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Que reste-t-il au
photographe soucieux de documenter l'humain ? – L'incongruité
des lieux, des moments ou des circonstances dans lesquels il est fait
usage du téléphone portable peut-être ?</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Dans le festif
tintamarre du défilé de la Zinneke Parade, alors que chaque
participant a son rôle à jouer, cette jeune fille n'a osé ignorer
l'impératif d'un appel. Séance tenante, au beau milieu du
spectacle, elle s'est saisie de son téléphone qui la houspillait
effrontément d'une sonnerie importune et insistante :
« Allô ?... Oui, je suis occupée... Mais parle tout
bas ; on nous écoute. »</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Le collectif du
spectacle ne fait pas le poids devant l'impératif solipsiste du
monde totalement connecté.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-49462824214949251382020-08-29T12:00:00.000+02:002020-08-29T12:00:47.631+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante et unième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Zinneke
Parade 2016</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>LE
REGARD PERDU</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2qtDbQhVRLTlYL7U7PisZLG1nNt5XZCDWaeOJd_DiE4xekCou6NOpXpgW8qAA5gfv9ZBIALL62M6hdVabjjbYw1vql_GBDbxOmBE7Bqfw-FxnHxihjtRbyfMSuXCX9Z8NxVpYQA4My5LA/s1200/2016_1707.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" height="1250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2qtDbQhVRLTlYL7U7PisZLG1nNt5XZCDWaeOJd_DiE4xekCou6NOpXpgW8qAA5gfv9ZBIALL62M6hdVabjjbYw1vql_GBDbxOmBE7Bqfw-FxnHxihjtRbyfMSuXCX9Z8NxVpYQA4My5LA/w835-h1250/2016_1707.jpg" width="835" /></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Elle
participait à une zinnode qui venait d'achever une ultime répétition
avant que le cortège ne s'ébranlât. Je ne me souviens plus quel y
était son rôle, actrice ou musicienne.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Après
le tonitruant tapage de la répétition, un silence relatif était
tombé sur la ruelle. Un instant de répit avant de devoir
recommencer les mêmes gestes deux heures durant. Elle souffle un
peu, la clope mal roulée au bec, sa casquette lui donnant un air
gavroche, et avec son grimage approximatif.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Elle
semble rêver, et son regard s'est perdu. Comment peut-on <i>perdre</i><span style="font-style: normal;">
son regard ? Pour un photographe, c'est à peine compréhensible,
et surtout terriblement angoissant. Que serait un photographe qui
aurait </span><i>perdu son regard ?...</i></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Mais
il n'est pas perdu pour tous. Non, elle n'a pas perdu son regard ;
elle se l'est réapproprié. Elle regarde non plus le monde qui
l'entoure, mais observe un instant ce qui se passe à l'intérieur. À
l'intérieur d'elle-même, où elle vient soudain de découvrir un
souvenir négligé, un espoir ancien, un désir secret qu'elle
observe avec un peu de nostalgie, comme quelque chose d'émouvant
qu'elle sait ne pouvoir saisir. Elle s'est rendue à elle-même après
avoir donné aux autres, et avant d'en donner plus encore. Elle fait
le point sur ce qu'elle est avant de faire ce qu'elle doit paraître.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Son
regard est absent, mais il n'est pas vide. Il est plein d'elle-même,
de toute son intimité. Nous y devinons un monde riche, empli
d'aventures extraordinaires et de rêves fascinants, de désirs
apaisants et d'espoirs réconfortants... Nous devinons tout cela,
mais nous n'y avons pas accès. Son regard est perdu, et il nous
ferme ainsi l'entrée à ce que nous brûlons pourtant de connaître.
Son regard est perdu, mais le photographe a su le recueillir. Il
reste ainsi perdu à jamais, nous laissant éternellement
interrogatifs devant son énigme.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-88618816981285755892020-08-23T14:09:00.000+02:002020-08-23T14:09:43.778+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarantième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Rue
Navez, 2019</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>CERCLE
D'AMIS</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzOcsDLN26RFu1cBTSQe0rfyJRo19Xng43IEFzh4bo-VmlZZLqFrgi-pVqQz9ewgPD_qk1wcPjLmaaHsMWLzWt5Fa8vNGAxe6kCunyc5F8JDmYBMWDQRHXTUs41CTdCZMGaFT3Q7qLptj7/s1200/2019_0220.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" height="835" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzOcsDLN26RFu1cBTSQe0rfyJRo19Xng43IEFzh4bo-VmlZZLqFrgi-pVqQz9ewgPD_qk1wcPjLmaaHsMWLzWt5Fa8vNGAxe6kCunyc5F8JDmYBMWDQRHXTUs41CTdCZMGaFT3Q7qLptj7/w1250-h835/2019_0220.jpg" width="1250" /></a></div><span style="font-size: x-large;"></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Il
est des quartiers de Bruxelles où l'on s'étonne de constater
combien peuplées se révèlent de modestes demeures. Ne nous y
trompons pas ; les adresses fictives foisonnent dans la ville,
grossières fraudes qui cachent mal tout un affairement interlope.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Mais
si l'on veut aller au-delà de ce constat judiciaire, si l'on veut
bien faire l'effort de ne considérer que ce qui se montre, c'est
alors une singulière poésie qui se dégage parfois de ces portes
rébarbatives. Cette ronde de sonnettes agencées dans un équilibre
graphique et chromatique improbable qui les rehausse, en est un
exemple.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Qu'évoquent-elles ?
Un trafic minable et maladroit ? Peut-être pas. Plutôt un
cercle d'amis qui affichent leur convivialité dès la porte
d'entrée. C'est comme un accueil : « Sonnez et entrez
sans hésiter. Vous êtes des nôtres. – Venez ! Il y a encore
de la place... ».</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Peut-être
faut-il être photographe pour voir et imaginer tout cela.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-60332085280391722092020-08-15T15:55:00.007+02:002020-09-05T11:00:43.540+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Quarante-deuxième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Tour
de l'hôtel de ville</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">vue
de la place Poelaert, 1981</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>L'HEURE
BLEUE</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-0Bq2vQtArwvrRHG3x81_CubAdluYOISYp2MeNbh9C7Wme5QX4YPYpf2lFaorQGyt0Zsu0TEgnQbLrs5a22wJiwF9qrM8yqA-BdS_PPMXcp6HP_3YdrSemPxVFHs9iJ2UAuibwJvWEiKk/s1200/1981_0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" height="1250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-0Bq2vQtArwvrRHG3x81_CubAdluYOISYp2MeNbh9C7Wme5QX4YPYpf2lFaorQGyt0Zsu0TEgnQbLrs5a22wJiwF9qrM8yqA-BdS_PPMXcp6HP_3YdrSemPxVFHs9iJ2UAuibwJvWEiKk/w835-h1250/1981_0003.jpg" width="835" /></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Il y a un moment particulier, propre
à l'été, quand le soleil a sombré sous l'horizon et avant que la
nuit noire ne tombe, durant lequel tout se trouve baigné d'une
lumière bleue. Nous autres photographes nommons ce moment « l'heure
bleue ».</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Un soir d'été, alors que je
m'étais attardé dans les rues de Bruxelles et m'apprêtais à
rentrer, passant par la place Poelaert d'où l'on découvre tout le
bas de la ville, je jetai un coup d'œil en direction de la Grand
Place. On venait d'allumer l'éclairage qui illumine la tour de
l'hôtel de ville. Elle se détachait avantageusement des
arrière-plans qui commençaient à s'effacer dans la nuit tombante.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Nous sommes en 1981 et la
photographie numérique ne pointait pas encore à l'horizon. Mise au
point automatique et stabilisateur d'image inconnus. Sur le boîtier,
un 500 mm catadioptrique. Ouverture fixe : f/8. Dans le
boîtier, du Kodachrome 64. J'ai fait la photo à main levée, sans
appui, avec la seule aide du moteur qui permet un déclenchement
électrique.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">J'étais jeune, j'étais fou. Tout
m'était possible.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-51508940678406546342020-08-15T15:29:00.000+02:002020-08-15T15:31:12.508+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trente-neuvième semaine<p>
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Zinneke
Parade 2016</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
</p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;"><b>L'ANGE
BLEU</b></span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p style="margin-bottom: 0cm;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaqDbxiDi8GkCKhzJQrirmJB1SB8WOEZ24muta1Me4I4VcZcqoA6Hs6vSSZXj7PB1YOCJmHwqKbKb2tSmOnV-CKLaw2dFszwRPczbK-Seon4LcP6pJDQLX6s45IAFPF3mF_XpbtssTQy2y/s1200/2016_1830a.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="909" data-original-width="1200" height="948" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaqDbxiDi8GkCKhzJQrirmJB1SB8WOEZ24muta1Me4I4VcZcqoA6Hs6vSSZXj7PB1YOCJmHwqKbKb2tSmOnV-CKLaw2dFszwRPczbK-Seon4LcP6pJDQLX6s45IAFPF3mF_XpbtssTQy2y/w1250-h948/2016_1830a.jpg" width="1250" /></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span>
<p></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Ange bleu de mon imagination, de mes
fantasmes, de mes rêves, que ne puis-je te saisir un jour au sortir
de mon sommeil !</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Et pourtant te voilà, toi ainsi que
tes sœurs, figée, épinglée, statufiée à jamais dans ton
attitude hiératique, telle qu'enfin l'image te rende à toi-même.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Dans ce bleu conquérant qui
inondait mon viseur, à l'instant encore incertain d'appuyer sur le
déclencheur, la lumière de tes yeux jaillit comme un impératif
auquel je ne pouvais me soustraire : maintenant ! Oui,
c'est à cet instant que je me devais de fixer mon rêve secret.</span></p><span style="font-size: x-large;">
</span><p align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: x-large;">Ange bleu aux yeux clairs, sois
désormais l'irrécusable témoignage de ma rêverie offerte à tous.</span></p>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-69676177187441096422020-08-08T11:11:00.000+02:002020-08-08T11:11:02.506+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trente-huitième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Place
de la Bourse, 2012</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>SCULPTURE</b></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWVs__31n_5Jc-9bqm831m85EexH9YHROZoi22qpZ_gXtPn-zkH2oSL66UUjzdbMCIZ8emKkO141O_VeTy2zKKwKylDMIJdBo8wbEPcswKwe7tusvZFGBVgb2eZ8W6oYlvvZTXWFP9kHuc/s1600/2012_2434.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWVs__31n_5Jc-9bqm831m85EexH9YHROZoi22qpZ_gXtPn-zkH2oSL66UUjzdbMCIZ8emKkO141O_VeTy2zKKwKylDMIJdBo8wbEPcswKwe7tusvZFGBVgb2eZ8W6oYlvvZTXWFP9kHuc/s1600/2012_2434.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">La sculpture a déserté
les constructions modernes. À la profusion des figures qui ornaient
les cathédrales médiévales, s'est substitué la lisse nudité des
cathédrales de la finance.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Au XIX<sup>e</sup>
siècle pourtant, les églises de l'argent-roi, les bourses, se
paraient encore d'allégories sculptées glorifiant les vertus du
travail, du capital et de l'exploitation. Concession hypocrite à un
sentiment religieux en déliquescence sans doute.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Aujourd'hui, les
masques sont tombés. La bourse de Bruxelles, déchue devant
l'hyperactivité des microprocesseurs, a trouvé refuge ailleurs,
phagocytée par plus grosse qu'elle. Il ne reste plus que les corps
libérés pour exalter la plastique humaine.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Sûr que la sculpture
reviendra dans nos rues, sur nos bâtiments, quand l'argent-roi sera
condamné au Grand Exil.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-44515770496257241782020-08-01T13:44:00.001+02:002020-08-01T13:44:24.084+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trente-septième semaine
<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Rue
de la Madeleine, 2010</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b>NUDITÉ
PUBLIQUE</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXHMicm9zcyMNMQqI7gFm7quENT7DEP4Q0i78oKmzdw1lGQulaU-9f_VEuerpxZMoBVR_m1E9Vns40O86ecqCQafPrTx4fTw-uRpc0jYNsGoYNktbmlv-2uYI3eU3x5pGzCTeFC82biDgK/s1600/2010_4894.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXHMicm9zcyMNMQqI7gFm7quENT7DEP4Q0i78oKmzdw1lGQulaU-9f_VEuerpxZMoBVR_m1E9Vns40O86ecqCQafPrTx4fTw-uRpc0jYNsGoYNktbmlv-2uYI3eU3x5pGzCTeFC82biDgK/s1600/2010_4894.jpg" /></a></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">La nudité publique
dérange, choque certains, embarrasse les autres. Certes, c'est aussi
selon les circonstances et les cultures, mais dans une grande ville
comme Bruxelles, elle n'a pas sa place dans l'espace public.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Mais qu'en est-il d'un
<i>mannequin nu ?</i> Ne s'agit-il pas là que d'une poupée,
grandeur nature, plutôt réaliste par certains aspects, certes, mais
qui reste néanmoins un <i>objet ?</i></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Je ne me souviens plus
très bien des circonstances dans lesquelles cette photo fut prise.
C'était au bas de la rue de la Madeleine, où se tient une sorte de
marché à babioles pour touristes. Ce mannequin se tenait ainsi
affublé, à la vue de tous, dans une échoppe qu'on avait désertée.
Singulièrement, on avait pris soin de « l'habiller »,
comme s'il fallait faire quelque chose, fût-ce peu, pour que la
pudeur ne soit pas attentée.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Mais quel accoutrement
bizarre ! Un bonnet digne d'hivers sibériens et une écharpe
dont la couleur orange a pour effet d'attirer le regard sur ces seins
qu'elle tente approximativement de cacher... et c'est tout ! Le
bas du corps, avec ses profils et galbes suggestifs, ne manque pas de
faire finalement, et peut-être même premièrement, converger les
regards vers ce point du corps féminin qui constitue la plus grande
affaire de l'humanité depuis qu'elle existe, et par lequel nous
sommes tous passés.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">On se prend d'affection
pour ce corps offensé tant il semble l'être par surprise : il
rejette les bras en arrière, comme s'il venait d'être soudain
dévoilé, ainsi que le révèle de même l'expression troublante du
visage.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Il n'y a pas de doute
que notre phobie de la nudité publique finit par se porter sur les
objets aussitôt que ceux-ci la suggèrent, fût-ce elliptiquement.
Et révélant ainsi notre malaise, sinon notre hypocrisie, devant ce
qui nous rappelle cet angoissant fantasme qui nous hante tous :
être exposé nu en public.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-12657026660573650232020-07-25T20:45:00.000+02:002020-07-25T20:46:14.823+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trentre-sixième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">B<span style="font-size: large;">oulevard
de l'Impératrice, 2017</span></span></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>CHAGRIN
ET RÉCONFORT</b></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzmAuNCzVTiafCTe6NZACbOfBfTqhmRjfDQ5VVkWkA1VNkb_NZH8efsTLBsHb4efvVfblGSxqtPDfhgg-bmHLWIgRGQ6_e98rTXH0y-xHfScKLJ3KEXeEAzcZjc36Y42B4tXPtE_-2p6yI/s1600/2017_2098.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzmAuNCzVTiafCTe6NZACbOfBfTqhmRjfDQ5VVkWkA1VNkb_NZH8efsTLBsHb4efvVfblGSxqtPDfhgg-bmHLWIgRGQ6_e98rTXH0y-xHfScKLJ3KEXeEAzcZjc36Y42B4tXPtE_-2p6yI/s1600/2017_2098.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Chagrin
est assis à droite, prostré, le visage penché vers le sol. Son
attitude trahit le besoin de rentrer en lui-même, de se soustraire à
son environnement, de s'isoler pour subir sa douleur, pour masquer
ses larmes. Une de ses mains fouille ses cheveux, par un geste qui
tente d'essuyer cela qui l'accable, pour écraser du pouce une larme
qui s'écoule. L'autre main pend, à l'abandon, avec encore juste
assez de force pour retenir le téléphone portable par lequel, sans
doute, la mauvaise nouvelle est arrivée. Chagrin sanglote.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Mais
Réconfort s'est assise à son côté. Elle a rapproché sa tête
pour lui chuchoter les mots qui réchauffent le cœur et apaisent
l’esprit. Elle a passé son bras par dessus les épaules de Chagrin
comme pour se l'approprier, pour lui faire sentir qu'il n'est pas
seul, pour prendre sur soi un peu de sa douleur.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">On
n'aime pas voir souffrir, et l'on s'attriste pour Chagrin. Mais la
présence de Réconfort nous rassure. Une oreille attentive est là
pour aider Chagrin à surmonter sa douleur. Toute l'expression de
l’empathie humaine est résumée dans cette image.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">J’adore
cette photo.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-67059596711334363382020-07-18T10:41:00.000+02:002020-07-18T10:41:28.710+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trente-cinquième semaine
<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Foire
du Midi, jour de fête nationale. 2016</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b>FÊTE
NATIONALE</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiv7lLfgIxlS8RZhYZLqHyWT7qEIx3-wzdLGcmHttEgU6MOD4I8Ph4sGAl-oKckm82YXM2b5h_QZRYbgeMmryiIrye0bGmWm4Kpqqkjki_IMpZE8CkuVCL9iVMwVY5_xwDEFOMTS_XKaZSY/s1600/2016_3759.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiv7lLfgIxlS8RZhYZLqHyWT7qEIx3-wzdLGcmHttEgU6MOD4I8Ph4sGAl-oKckm82YXM2b5h_QZRYbgeMmryiIrye0bGmWm4Kpqqkjki_IMpZE8CkuVCL9iVMwVY5_xwDEFOMTS_XKaZSY/s1600/2016_3759.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Les
hasards de la naissance nous convient d'honorer, selon des rites
consacrés, les étranges et embarrassants privilèges et vertus dont
ils nous affublent, quand même n'est-on jamais sûr qu'ils soient de
bon aloi.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Le
21 juillet est jour de fête nationale en Belgique. Le pavois
noir-jaune-rouge envahit les rues de Bruxelles. Pourtant, déambulant
parmi les attractions tonitruantes et bigarrées de la Foire du Midi,
une dame, dignement appuyée sur sa canne, avait choisi de montrer sa
préférence, une préférence autre que celle qu'il est convenu
d'afficher en cette date.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Arborer
les couleurs d'une autre nation que celle qui, ce jour, fête les
siennes, était-ce là provocation, dérision ou maladresse ?
Ordinairement ce genre d'attitude s'attirerait l'indignation
d'ombrageux patriotes, le rejet de ceux qui confondent leur nation
avec leur nombril, la condescendance des bien-pensants et la risée
des imbéciles. Moi, j'y ai vu un acte de courage citoyen.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Car
cela revient à relativiser ces valeurs que traîne tout
nationalisme, valeurs trop souvent ambivalentes dont on ne saurait se
défier assez. Les valeurs réputées nationales ne se confondent pas
avec les couleurs que l'on arbore trop ostensiblement.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Poursuivez
votre chemin en toute sérénité, Madame, votre excentricité est de
bon ton.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-46673769142502694322020-07-11T16:35:00.001+02:002020-07-11T16:35:17.293+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trente-quatrième semaine
<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">À
proximité de la place Rogier, 1983</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;"><b>CONSTRUCTION</b></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBrRG0YQzPH7enWY-4nkMxF-wazZwtvuMe5GntyzHz7qx48kZcWp7EcLijF_RA3t6re_mYBDas3G7bTgHuTD8_CVO1x0onGrJbc7a58loAR0ov1LU-FK0Wh_e70sVe6Az6GJFfQnGPRtRN/s1600/1983_0009.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBrRG0YQzPH7enWY-4nkMxF-wazZwtvuMe5GntyzHz7qx48kZcWp7EcLijF_RA3t6re_mYBDas3G7bTgHuTD8_CVO1x0onGrJbc7a58loAR0ov1LU-FK0Wh_e70sVe6Az6GJFfQnGPRtRN/s1600/1983_0009.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">On
a coutume de classer les photographies selon deux catégories :
les photos <i>trouvées</i><span style="font-style: normal;"> et les
photos </span><i>construites.</i></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Les premières sont cherchées par
les photographes soucieux de retenir les événements fugaces, les
associations fortuites, les mimiques, les gestes, les attitudes
inattendus... tous événements improbables et incertains qu'il faut
saisir au vol. La photographie de rue est la discipline-reine des
photos trouvées.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Les secondes sont agencées
délibérément par le photographe qui rassemble et met en relation
des objets dans un environnement choisi, y place des personnages (des
mannequins souvent, c'est-à-dire des acteurs)... en contrôlant tous
les éléments qui composent son image. La photographie de studio
recourt systématiquement à la photo construite.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">Cependant – comme il arrive
souvent avec ces catégories trop commodes –, il y a une foule de
photographies qui ne se plie pas à cette classification. L'image
reproduite ici en est l'exemple parfait. La grue, le soleil, sont des
éléments trouvés. Leur association, qui crée cette image, son
ambiance et l'allégorie qu'elle suggère, n'est pas tant fortuite
qu'elle n'y paraît, puisque j'ai soigneusement choisi mon point de
vue pour assurer cette coïncidence, et patiemment attendu que le
soleil descende assez pour qu'elle se fasse. C'est donc une photo
trouvée-construite...</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: large;">La morale de cette observation est
qu'en photographie il faut apprendre à se défier des
classifications et des règles. La vertu cardinale du regard
photographique est la transgression.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-67923190037447841812020-07-04T16:53:00.002+02:002020-07-04T16:55:41.668+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trentre-troisième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Grand
Place, 2018</span></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;"><b>PLEIN
LA VUE</b></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhyohetGcmjVg8iy1FAl1ybfr6XQFhNeVauPMAbAL00xZ4P0Pj_d088z9Ja41d5yByR5PmqRgCDbzRRABWb5w0slHybIIW89it7FFhEZYnM22fyll0dSAHTZpJCtNCzAMkEvYT-33cjCqE/s1600/2018_4831.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhyohetGcmjVg8iy1FAl1ybfr6XQFhNeVauPMAbAL00xZ4P0Pj_d088z9Ja41d5yByR5PmqRgCDbzRRABWb5w0slHybIIW89it7FFhEZYnM22fyll0dSAHTZpJCtNCzAMkEvYT-33cjCqE/s1600/2018_4831.jpg" /></a></div>
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Elle avait fait le
voyage depuis l'Inde ; de Delhi, de Mumbai ou de Madras
peut-être. Elle voulait voir les beautés étranges et rutilantes de
l'Europe, la Grand Place de Bruxelles notamment, tant vantée par les
guides avec lesquels elle n'avait eu cesse de rêver.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Le soleil était de la
partie, contribuant à l'éblouir plus encore. Tellement qu'elle ne
pouvait se passer de ses lunettes solaires. Que voyait-elle au
travers ?... Moi, photographe en maraude, j'ai vu l'image de son
émerveillement se refléter sur la surface métallisée de ses
lentilles. À n'en pas douter, elle s'en mettait plein la vue.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Je l'approchai ;
elle parlait l'anglais. Je lui expliquai ce que je voulais faire. De
bonne grâce, elle se plia à mon caprice.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Je pus ainsi saisir
l'image de son rêve enfin réalisé, qui faisait de son regard la
vitrine de son désir si longtemps couvé. Je lui envoyai la photo.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><span style="font-size: xx-small;">Là-bas, en Inde, à
Delhi, Mumbai ou Madras, au pays des temples innombrables et
insolites, là où me portent mes aspirations de photographe, il y a
une fille qui m'a révélé que tous, finalement, portons le même
désir d'une invitation au voyage.</span></span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-19943280019575539572020-06-27T11:14:00.000+02:002020-06-27T11:14:04.762+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trentre-deuxième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Grand
Place, 1981</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>RAYONNEMENT</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4OjyESB-LVttMhQ7pWDfudf_0Z5rY9KabmSCQSQmhV_xvo4kDh_7SsGDVcsRfk1K_49pMiAamql_lMvLmmFGMXyRklLuTp64-DGQBQkmfwGuVc3QrJD6fXmp-MhISHKoXh4qCISKZ1vEu/s1600/1981_0006.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4OjyESB-LVttMhQ7pWDfudf_0Z5rY9KabmSCQSQmhV_xvo4kDh_7SsGDVcsRfk1K_49pMiAamql_lMvLmmFGMXyRklLuTp64-DGQBQkmfwGuVc3QrJD6fXmp-MhISHKoXh4qCISKZ1vEu/s1600/1981_0006.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette image évoque celle d'une
explosion, sorte de <i>big bang</i> graphique. D'un centre qu'on
n'aperçoit pas s'élancent à la conquête de l'espace les faisceaux
colorés d'un parasol en gloire. Il rayonne.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Il rayonne comme un lever de soleil,
chargé de promesses (et non comme un coucher, qui est lourd de
regrets). Il rayonne comme une fleur qui s'épanouit en exposant son
cœur : photographe en action.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Rayonner signifie s'étendre,
irradier, fuser vers des confins, jaillir d'un centre que l'on fuit.
Rayonner est ainsi toujours perçu positivement : c'est aller au
loin, aller de l'avant, conquérir et s'imposer. C'est volonté
d'expansion. À l'inverse, converger n'a pas cette connotation
systématiquement positive. Converger, c'est se replier, se refermer
sur soi, revenir au point de départ. Régresser, non pas progresser.
Alors qu'une convergence est une concentration ou un rassemblement.
Ce qui peut, selon les circonstances, avoir pourtant valeur positive.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette photo, toutefois, impose le
sentiment du rayonnement. Est-ce parce qu'elle semble émaner de
l'attitude faite toute de minutie que cette dame adopte ? Est-ce
que ce souci du réglage précis, en son acribie, appelle
immanquablement une « belle photo » ? Je ne saurais
en décider.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette dame, foyer rayonnant, cœur
floral, absorbée tout entière en son souci du cadrage rigoureux, de
la mise au point précise et de l'exposition idéale, ne veut –
c'est évident – « rater sa photo ». Tous les moyens
requis sont mis en œuvre en vue de ce souhait. De ce souci de bien
faire, de cette concentration sur le sujet, de cet invulnérable
solipsisme – car retour sur soi, ce qui est tout <i>convergence</i>
– rayonne la passion d'une exemplaire perfection qui ne saurait se
faire que réussite.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">J'espère, Madame, que votre photo
vous réjouit autant que j'éprouve du plaisir à regarder la mienne.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-10580161086581641982020-06-20T11:07:00.000+02:002020-06-20T11:07:00.315+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES - Trente et unième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Rue
des Riches Claires, 2018</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>L'OBTURATEUR</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUQYDLZ8PcvnoECeDhu0tyFEAIRQFDI7qsdBC9wvc3rAw_-5sfSc9p9UodFqS__uPSwljxgmH1vtReZ0k4aEcUoIZmSRrelwxKv0UgIY1sZlFki62rsu8eH5tpmpKCxhdrLeJdUWgHyHot/s1600/2018_1596.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUQYDLZ8PcvnoECeDhu0tyFEAIRQFDI7qsdBC9wvc3rAw_-5sfSc9p9UodFqS__uPSwljxgmH1vtReZ0k4aEcUoIZmSRrelwxKv0UgIY1sZlFki62rsu8eH5tpmpKCxhdrLeJdUWgHyHot/s1600/2018_1596.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Obturateur :
dispositif servant à obturer. Du latin <i>obturare </i>:
boucher. On obture un trou, une cavité, un passage. On peut ainsi,
par exemple, obturer un accès par une toile jaune barrée d'une
croix verte explicite, comme sur cette photo : passage condamné.
Un obturateur est un dispositif impliquant l'idée d'empêchement,
d'obstruction et donc, par conséquent, de masquage, de
dissimulation, de <i>soustraction à la vue.</i></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Mais la brave dame qui
se tient là, devant ce dispositif obturateur, porte son appareil
photo à hauteur d'œil pour faire un cliché. Quel est le mécanisme
fondamental sur lequel repose le fonctionnement d'un appareil photo ?
– L'obturateur.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Mais quelle
contradiction ! Car voilà cet appareil pourvu d'un dispositif
d'obstruction (à la lumière), d'un dispositif de « soustraction
à la vue », qui permet tout au contraire de faire voir en
partageant les images qu'il enregistre grâce à ce dispositif
précisément. La définition de l'obturateur se fait ici sac
d'embrouilles.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">La photographie invite
ainsi à revoir la pertinence des lexiques. L'obturateur de
l'appareil photo ne sert pas tant à obturer qu'à permettre un
passage à la lumière, un court instant il est vrai, et toujours à
un moment choisi. Il n'obture pas, il ouvre ; il ne soustrait
pas à la vue, il donne à voir.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Madame, vous nous
apprenez à nous méfier des mots. L'image, pour laquelle vous avez
bien voulu prêter votre présence, nous confronte à cette
contradiction et nous incite à penser au-delà des apparences
visuelles et des évidences lexicales. Peut-être est-ce aussi pour
cela que l'on a inventé la photographie.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-86210356967757130102020-06-14T08:38:00.001+02:002020-06-14T08:38:04.836+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Trentième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Zinneke
Parade, 2018</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>SOLITUDE</b></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTDJ-xxXxKnD9y9EZutYwMIxqr389DXWw6dn7V3j81PNn-Dr7_siOLgR695tKW17KKzr5VCYA3QpYOAfJvLbpF-DZFHCaBYj4C53raCQdYzE6mbwA5B9yeOFB3vx2ODl8V-ATsZh_njXaO/s1600/2018_2001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTDJ-xxXxKnD9y9EZutYwMIxqr389DXWw6dn7V3j81PNn-Dr7_siOLgR695tKW17KKzr5VCYA3QpYOAfJvLbpF-DZFHCaBYj4C53raCQdYzE6mbwA5B9yeOFB3vx2ODl8V-ATsZh_njXaO/s1600/2018_2001.jpg" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Solitude : « état d'un
lieu désert ». Or, dans cette photo, il y a du monde ; ce
titre lui est-il vraiment adéquat ? Et pourtant, à la
considérer, c'est bien le mot solitude qui s'impose spontanément.
Il s'impose parce qu'il n'y a qu'un <i>punctum</i> qui y perce :
ce seul visage vers lequel, immanquablement, l'attention se porte. Un
visage qui, à lui seul, confère tout son sens à cette photo.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette personne au visage un peu figé
est seule – et donc <i>solitaire</i> – parce que toutes les
autres sont comme absentes de l'image : elles se détournent de
l'objectif du photographe, s'affairent à diverses choses, discutent,
boivent... Ce seul visage qui nous fait face manifeste ainsi son
isolement. Cette personne ne participe pas aux affairement du groupe,
elle en reste ignorée, presque exclue. Les autres, aussi nombreux
soient-ils, aussi agités, bruyants, gesticulants... ne représentent
rien : l'œil qui contemple l'image ne s'y attarde pas. Dans le
cadre de cette photo, j'ai fait de cette foule le désert qui crée
la solitude d'une personne.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Certes, il semble qu'elle soit là
un peu malgré elle, étrangère aux intérêts du groupe. On devine
chez elle un certain handicap, une certaine différence. Assez pour
que le groupe, se croyant pourtant solidaire, instaure suffisamment
de solitude pour que l'un de ses membres s'y retrouve isolé.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-34355053104099002792020-06-06T10:24:00.000+02:002020-06-06T10:24:00.781+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Vingt-neuvième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Gay
Pride Parade 2016</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>LA
GRATIFICATION</b></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj96sABrVzCpLa686GT5ItDGvL8bX5AMN_LT2ySLyvKmApS_6-Z1ovhsIUQpqkEJN2pTYUQKu2P5y-WVjU6LSBfMlQ9BJfsokRZTF526IC6gqvPpafKb1vAYlvBz71phOfZM47gR39W_XIx/s1600/2016_1338.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj96sABrVzCpLa686GT5ItDGvL8bX5AMN_LT2ySLyvKmApS_6-Z1ovhsIUQpqkEJN2pTYUQKu2P5y-WVjU6LSBfMlQ9BJfsokRZTF526IC6gqvPpafKb1vAYlvBz71phOfZM47gR39W_XIx/s1600/2016_1338.jpg" /></a></div>
<br />
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">On ne saurait exagérer
combien la pratique de la photographie peut être gratifiante –
souvent, de manière imprévisible.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Je maraudais ainsi
parmi les participants de la Belgian Pride Parade avant que le
cortège ne s'ébranle. Très souvent c'est le meilleur moment pour
faire les photos d'un tel événement, et je me suis fait une règle
d'être toujours présent dans les coulisses avant la représentation.
Les acteurs y sont plus naturels, s'exercent à leur rôle, s'y
préparent avec plus ou moins de conviction, tout en n'étant pas
encore imprégnés de leur personnage. Ils discutent entre eux et ne
se soucient guère du photographe qui rôde parmi eux.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Des photographes, il y
en avait des dizaines, exhibant le simple téléphone portable
jusqu'à l'équipement le plus impressionnant. Ce sont mes alliés.
Car leur nombre permet de me fondre dans la masse et de me rendre
presque invisible. Ce sont là les circonstances privilégiées d'une
rare liberté.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette jeune femme
faisait partie d'un groupe joyeux et bruyant avec lequel elle
échangeait des plaisanteries. L'animation parmi eux était grande
et, tout à ses badinages, elle ne remarquait pas que, depuis un
moment déjà, je la photographiais. J'étais fasciné par son
séduisant visage, son attitude enjouée, ses expressions
spontanées... À la fin elle nota soudain ma présence et l'objectif
pointé vers elle. Elle me gratifia alors de ce généreux sourire
tout en prenant une pose de militaire saluant, pour le remercier
comme j'aime à le croire, le photographe qui prenait la peine de
s'attarder sur elle.</span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Ce visage rayonnant, ce
sourire éclatant, ce regard lumineux, je les prends pour moi. Ils
sont un remerciement, une gratification qui me sont exclusivement
réservés, <i>personnels.</i></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Trop heureux de vous
avoir offert ce plaisir mademoiselle. À mon tour de vous retourner
mille mercis pour le partage de votre joie de vivre.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7701386468375220897.post-2508511322015684342020-05-30T21:16:00.001+02:002020-05-30T21:16:32.402+02:0052 SEMAINES À BRUXELLES – Vingt-huitième semaine<div align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Grand
Place, 1979</span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;"><b>ROSES
ROUGES ET ROSES</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgotS2Fls8T8b7VXare7ZZv4MR3cEwGh4dI6rUaVtuOBnmxv94MPfYVCEJA2r9Nz_P-fkQqtl1yBkY-IC0_pXa3qBwYxsv-a6JKKy8GT6zXbx7790-kTlihqrtaaOAb1Z-n488_Cm0hLDX9/s1600/1979_0004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgotS2Fls8T8b7VXare7ZZv4MR3cEwGh4dI6rUaVtuOBnmxv94MPfYVCEJA2r9Nz_P-fkQqtl1yBkY-IC0_pXa3qBwYxsv-a6JKKy8GT6zXbx7790-kTlihqrtaaOAb1Z-n488_Cm0hLDX9/s1600/1979_0004.jpg" /></a></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Oui,
je l'avoue : cette photo est un plagiat. J'avais vu dans un
magazine, un an auparavant, une photo semblable faite par Jay Maisel
à Paris. « Je ne me souviens plus de l'endroit »,
disait-il, « Qu'importe ! On retrouve cela dans tous les
marchés des quatre saisons de Paris ». C'était en 1978.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Cette
photo à été prise sur la Grand Place de Bruxelles. En ces
années-là, il s'y trouvait encore un marché aux fleurs. Mais comme
pour le marché aux oiseaux, qui se tenait le dimanche matin, il en a
été chassé pour laisser la place aux hordes de touristes qui
l'envahissent quotidiennement. Bruxelles aura perdu là un peu de son
âme, que ne saurait compenser ce qu'elle a gagné en espèces
sonnantes et trébuchantes que ces nouveaux barbares apportent dans
leurs valises.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">Les
roses expriment l'amour. Absolu pour les rouges, tendre et doux pour
les roses. Le langage des fleurs était encore entendu en ces
temps-là, avant que les téléphones portables et leurs messageries
instantanées substituèrent l'expression crue de sentiments
immédiats et frivoles à l'évocation pudique d'une passion
profonde. Autres temps, autres mœurs ; autres moyens de
communication et des sentiments qui s'y accordent. On ne saurait
négliger combien notre obsession d'être « en contact »,
à tout moment, en tout lieu, aura dégradé la sincérité de la
relation entre les êtres.</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.5cm;">
<span style="font-family: "calibri" , sans-serif; font-size: large;">C'est
pourquoi j'aime cette photo si simple, si facile, et pourtant devenue
tellement parlante depuis la quarantaine d'années qu'elle dormait
dans mes archives. Aujourd'hui la voilà soudain pleine de sens et
qui prend vie.</span></div>
Marc WAUMANhttp://www.blogger.com/profile/07106536039798769336noreply@blogger.com0