samedi 6 juin 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES – Vingt-neuvième semaine

Gay Pride Parade 2016

LA GRATIFICATION


On ne saurait exagérer combien la pratique de la photographie peut être gratifiante – souvent, de manière imprévisible.

Je maraudais ainsi parmi les participants de la Belgian Pride Parade avant que le cortège ne s'ébranle. Très souvent c'est le meilleur moment pour faire les photos d'un tel événement, et je me suis fait une règle d'être toujours présent dans les coulisses avant la représentation. Les acteurs y sont plus naturels, s'exercent à leur rôle, s'y préparent avec plus ou moins de conviction, tout en n'étant pas encore imprégnés de leur personnage. Ils discutent entre eux et ne se soucient guère du photographe qui rôde parmi eux.

Des photographes, il y en avait des dizaines, exhibant le simple téléphone portable jusqu'à l'équipement le plus impressionnant. Ce sont mes alliés. Car leur nombre permet de me fondre dans la masse et de me rendre presque invisible. Ce sont là les circonstances privilégiées d'une rare liberté.

Cette jeune femme faisait partie d'un groupe joyeux et bruyant avec lequel elle échangeait des plaisanteries. L'animation parmi eux était grande et, tout à ses badinages, elle ne remarquait pas que, depuis un moment déjà, je la photographiais. J'étais fasciné par son séduisant visage, son attitude enjouée, ses expressions spontanées... À la fin elle nota soudain ma présence et l'objectif pointé vers elle. Elle me gratifia alors de ce généreux sourire tout en prenant une pose de militaire saluant, pour le remercier comme j'aime à le croire, le photographe qui prenait la peine de s'attarder sur elle.

Ce visage rayonnant, ce sourire éclatant, ce regard lumineux, je les prends pour moi. Ils sont un remerciement, une gratification qui me sont exclusivement réservés, personnels.

Trop heureux de vous avoir offert ce plaisir mademoiselle. À mon tour de vous retourner mille mercis pour le partage de votre joie de vivre.

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