Rue
de l'Étuve, 2018
PÈLERINAGE
Il est des lieux,
écrins de quelque relique sacrée le plus souvent, qui agissent
comme des aimants, attirant les foules innombrables dans un fervent
rassemblement religieux. Tels sont les pèlerinages. Le motif y est
fondamentalement spirituel : on se rend à Lourdes, à
Jérusalem, à la Mecque, Varanasi ou Kyoto, pour affirmer sa foi et
l'affermir plus encore.
Mais il y a aussi des
pèlerinages profanes : les rencontres de football ou les
festivals de rock par exemple. C'est ici une passion commune qui
rassemble les foules.
Il m'arrive souvent de
passer par la rue de l'Étuve. C'est une rue étroite réservée aux
piétons. Certains jours, à certaines heures, elle est bondée à
n'y plus pouvoir bouger. Mais vers quelle sainte relique tous ces
gens peuvent-ils bien converger ? Quel tropisme sacré les
fait-il ainsi se rassembler ? – Manneken Pis !
Qu'une statuette de
même pas soixante centimètres de haut puisse jouir d'un tel pouvoir
attracteur me laisse chaque fois perplexe. Je cherchai la réponse à
mes questions en fixant ce que l'écran des téléphones portables
s'apprêtait à capturer. – Oui Madame ; je vous ai surprise.
En d'autres circonstances, en d'autres lieux ou sous d'autres lois,
ceci pourrait être pris pour de la pédopornographie ! Foule
hypocrite ! Je sais maintenant le mobile de ta ferveur suspecte.
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