samedi 4 janvier 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES - Septième semaine

Rue de la Régence, 2010



JANUS CHAUFFEUR DE BUS




Il faut laisser faire le hasard, surtout quand il fait bien les choses.

C'est par ce rouge dominant qui charpente cette image que mon regard avait été attiré. Je ne voyais que lui. Si cela pouvait faire une bonne photo ou non, était une question qui ne m'effleurait même pas. Ce rouge m'apostrophait : « photographie-moi ! » Je ne pouvais qu'obéir à cet impératif. Dans ce genre de situation, pressé par l'évanescence programmée de l'événement, on ne songe guère au-delà du souci de capturer l'instant. L'autobus était sur le point de repartir. Vite ! Cadrer ; ajuster la mise au point ; se fier à l'exposition automatique ; déclencher enfin... Juste à temps ! Et maintenant, à la grâce de Dieu.


Ce n'est qu'en éditant la photo que j'aperçus le visage de Janus du chauffeur. Dans la hâte de la prise de vue, je n'ai rien vu d'autre que tout ce rouge qui m'en mettait plein les yeux.


Le hasard est un sorcier bien trop fantasque pour s'y fier. Il ne faut pas compter sur lui ; il déçoit trop souvent. C'est dans l'innocence de l'événement natif, dans le miracle d'une conjonction heureuse, mais éphémère, qu'il se révèle quelquefois un bon allié. Le photographe doit se faire opportuniste ; c'est alors qu'il est récompensé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire