samedi 15 février 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES – Treizième semaine

Rue du Marché, 1981

SYSTÈME BINAIRE




L'astronomie me passionne. Non pas pour les étonnantes découvertes scientifiques qu'elle permet. Pas plus pour les audacieuses avancées technologiques qu'elle appelle. Non, l'astronomie me passionne en ce qu'elle octroie à la photographie une extension proprement cosmique. Que serait l'exploration spatiale sans les sondes aux yeux perçants, appareils photographiques interplanétaires auxquels nous déléguons notre regard, et qui nous font découvrir les austères paysages de Mars, de Vénus ou de Titan ? Et ces premiers extraterrestres qui foulèrent le sol lunaire n'avaient-ils pas pris soin d'emporter un appareil photographique, comme le touriste soucieux de rassembler les images témoins de son passage ?

Tout cela me fait fantasmer. Que ne donnerais-je pour photographier les vertigineuses falaises qui bordent Valles Marineris ou l'écrasant massif Hebes Chasma ? Quel exorbitant privilège ne serait-ce celui de pouvoir fixer le majestueux lever de Jupiter à l'horizon des banquises brillantes d'Europe ? Et quelle scène fascinante ne serait celle d'un lever ou d'un coucher des soleils d'un système stellaire binaire ? Quel spectacle excitant se doit être que celui des ombres aux nuances contraires, selon la couleur de chaque étoile, se croisant en motifs complexes (comment ajuste-t-on la balance des blancs ?) !

En 1981, dans une rue de Bruxelles, il m'a été donné d'assister à un tel spectacle. Cette photo en est le témoignage : un coucher de soleils appariés. Je trouve quelquefois mes rêves les plus fantasques au détour d'une rue.

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