samedi 23 mai 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES – vingt-septième semaine

Feria Andaluza, sur le plateau du Heysel, 2011



SOURIRE ESPIÈGLE




Il y a quelques années déjà, la communauté espagnole de Bruxelles prit l'habitude de se rassembler une fois l'an pour fêter les traditions de son pays d'origine. Beaucoup venaient d'Andalousie, et ce qui ne fut d'abord qu'une modeste fête de quartier se mua bientôt en une énorme kermesse qui s'est implantée au pied de l'Atomium, sur le plateau du Heysel. Ainsi se développa ce qui est aujourd'hui connu des Bruxellois comme la Feria Andaluza.


Une jeune fille, dont on ne saurait douter de l'origine, grimée et costumée, retint mon attention. Aussitôt que je commençai à la photographier, elle posa, et prit cette moue un peu fière et ironique. Elle me décocha un sourire espiègle que cette image immortalise.


Sans que nous échangeâmes un seul mot, son attitude me dit bien des choses qu'elle n'eut sans doute jamais exprimées si nous nous étions parlé :

Je veux bien que tu me prennes en photo, mais celle que tu vois n'est pas celle que je suis...

ça m'amuse de te voir amusé par mon grimage ; je t'ai séduit au point que tu ne peux t'empêcher de me photographier. C'est donc moi qui ai gagné...

Allez, c'est bon. Photographie-moi puisque tu en as tellement envie. Je sais que je te plais, et ça m'amuse de te troubler ainsi...

Photographie-moi donc, car je disparaîtrai dans un instant et tu ne me reverras plus...


Tant de choses peuvent être dites en photo que seule la photo peut révéler. Ce sourire espiègle, tendre et malicieux à la fois, me hantera toujours – je le sais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire