Zinneke
Parade 2014
À
VISAGE RECOUVERT
Bruxelles est une ville des plus
cosmopolites qui soient. On y parle toutes les langues du monde –
et pas seulement parce qu'il y a des touristes qui s'y pressent en
nombre. On y trouve toutes les nationalités, tous les régionalismes,
toutes les ethnies imaginables... Certains s'en désolent, d'autres
s'en réjouissent. Les premiers y voient une perte d'identité, une
déchéance, voire une menace ; les seconds une opportunité et
une richesse. À chacun ses fantasmes.
La Zinneke Parade opte résolument
pour la seconde de ces options. C'est un défilé en l'honneur de la
diversité de la ville. C'est comme un carnaval, dont elle reproduit
un peu l'organisation, mais sans tout le convenu de ce dernier. Tous
les deux ans, au mois de mai, Bruxelles fait appel à l'excentricité,
à l'inventivité, à l'originalité de ses habitants pour proposer
un défilé chaque fois renouvelé autour d'un thème différent.
Imaginez, parmi toutes ces folies,
une toile tendue comme animée d'une vie intérieure, parcourue de
reliefs mouvants qu'elle épouse assez grossièrement, mais pas assez
pour qu'on n'y puisse deviner ce qui la déforme : une main, un
poing, un pied, un visage grimaçant... En saisir l'image fixe
ne fait que renforcer plus encore l'inquiétante étrangeté de la
chose.
Le photographe éprouve chaque fois
une joie enfantine à déambuler parmi ces extravagances en liberté,
reproduites plusieurs heures durant. Personnellement je m'y sens
comme un gamin dans un magasin de friandises. Et je confronte ainsi
la photographie en son entier avec ce que toutes ces scènes ont de
commun avec elle : la folie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire