samedi 2 mai 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES – Vingt-quatrième semaine

Zinneke Parade 2014



À VISAGE RECOUVERT




Bruxelles est une ville des plus cosmopolites qui soient. On y parle toutes les langues du monde – et pas seulement parce qu'il y a des touristes qui s'y pressent en nombre. On y trouve toutes les nationalités, tous les régionalismes, toutes les ethnies imaginables... Certains s'en désolent, d'autres s'en réjouissent. Les premiers y voient une perte d'identité, une déchéance, voire une menace ; les seconds une opportunité et une richesse. À chacun ses fantasmes.


La Zinneke Parade opte résolument pour la seconde de ces options. C'est un défilé en l'honneur de la diversité de la ville. C'est comme un carnaval, dont elle reproduit un peu l'organisation, mais sans tout le convenu de ce dernier. Tous les deux ans, au mois de mai, Bruxelles fait appel à l'excentricité, à l'inventivité, à l'originalité de ses habitants pour proposer un défilé chaque fois renouvelé autour d'un thème différent.


Imaginez, parmi toutes ces folies, une toile tendue comme animée d'une vie intérieure, parcourue de reliefs mouvants qu'elle épouse assez grossièrement, mais pas assez pour qu'on n'y puisse deviner ce qui la déforme : une main, un poing, un pied, un visage grimaçant... En saisir l'image fixe ne fait que renforcer plus encore l'inquiétante étrangeté de la chose.


Le photographe éprouve chaque fois une joie enfantine à déambuler parmi ces extravagances en liberté, reproduites plusieurs heures durant. Personnellement je m'y sens comme un gamin dans un magasin de friandises. Et je confronte ainsi la photographie en son entier avec ce que toutes ces scènes ont de commun avec elle : la folie.

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