samedi 4 avril 2020

52 SEMAINES À BRUXELLES - Vingtième semaine

Parc du Cinquantenaire, 2013



POINT DE VUE




Je m'étonne parfois de constater combien dépouillées peuvent paraître certaines scènes que je photographie. Magie – tromperie diront certains – du cadrage. Il isole le sujet qui en devient principal par défaut. Mais quand la scène ainsi mise en valeur apporte son lot d'interrogations, l'image devient alors vraiment intéressante.


Une toile blanche avait été tendue afin d'isoler une partie du parc dans le cadre d'un événement. Bizarrement elle était percée d'une ouverture permettant de voir ce qui se passait derrière. Du moins, si l'on avait la taille d'un adulte...


Un père porte son enfant afin de lui permettre de jouir d'un spectacle auquel il n'aurait pu accéder seul. Qu'y a-t-il là derrière ? Pourquoi ce voile ? Pour cacher quelque chose ? Mais alors pourquoi y avoir fait cette ouverture ?


C'est vers une intéressante conclusion que nous mène une courte méditation sur cette photo. Un voile masque mais, simultanément, se fait invitation à contempler ce qu'il masque. Curieuse contradiction. Masquer n'est pas tant cacher – ce qui suppose le secret – qu'éveiller la curiosité ; c'est comme une invite à l'indiscrétion. Et une métaphore de l'essence de la vérité : ce qui voile dévoile en même temps. Par conséquent tout dévoilement – toute vérité – présuppose le voile, la dissimulation, l'occultation, le recel... Comment alors une vérité pourrait être dite absolue ?


Un père porte son enfant afin qu'il apprenne à regarder au-delà de l'apparence des choses. La vérité est aussi affaire de point de vue.

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